Comité de liaison international catholique-juif
Stati Uniti d'America 04/05/2001
Après le deuxième Concile du Vatican de 1965, l'Église catholique et plusieurs groupes internationaux représentant la communauté juive tant en Israël que dans la diaspora, décidèrent de créer ensemble un mécanisme permettant de prolonger l'extraordinaire moment de l'histoire que représentait la Déclaration conciliaire Nostra Aetate ("En notre temps"). Faisant suite à près de deux millénaires de rapports polémiques, une fenêtre a été ouverte pour permettre au dialogue de remplacer les controverses du passé. Le résultat a été la création du Comité international de liaison catholique-juif ("ILC") entre la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec les juifs et le Comité juif international pour les consultations interreligieuses ("IJCIC"). L'IJCIC comprend l’American Jewish Committee, l’Anti-Defamation League, B’nai Brith International, la Conférence centrale des Rabbins américains, le Conseil juif pour les relations interreligieuses en Israël, l’Assemblée rabbinique d’Amérique, l’Union des Congrégations hébraïques américaines, l’Union des Congrégations juives orthodoxes d’Amérique, la Synagogue unie d’Amérique et le Congrès mondial juif. La 17ème réunion a eu lieu du 1er au 3 mai 2001 à New York City:Dans les années qui ont suivi la 16ème réunion (Cité du Vatican, mars 1998), des tensions ont surgi entre la Commission du Saint-Siège et l’IJCIC. Du côté catholique on était déçu par l’absence de dialogue théologique. Du côté juif, on répondait que l’on souhaitait approfondir le dialogue de façon à permettre aux juifs et aux catholiques d’apprendre à se connaître les uns les autres et à présenter une image exacte de nos communautés, sans risquer de s’engager dans des controverses théologiques.
Nous affirmons que notre partenariat a une base solide et que l’action vitale de l’ILC continue et promet de prospérer aujourd’hui et dans les années à venir. En tant que représentants officiels de nos communautés religieuses constituées, nous sommes résolus à engager nos responsables et nos laïcs dans le dialogue et la coopération.
Au printemps 2000, l’IJCIC et le Saint-Siège se sont accordés pour chercher à élargir le dialogue : A présent, au terme de notre réunion de New York, nous affirmons que notre objectif est atteint. Nous avons entrepris une phase préliminaire de dialogue qui a permis de mieux préciser notre compréhension des différences et des similarités de nos fois religieuses.
Le thème central de notre rencontre, Pénitence et Réconciliation, s'inspirait du désir de passer en revue les onze dernières années, depuis le remarquable discours du Cardinal Edward I. Cassidy sur la Teshouva à Prague en 1990. C'était une courageuse déclaration sur la nécessité du remords et de la contrition, qui a servi de base à l'appel novateur qu'a fait le ILC au renoncement, par les catholiques, à l'antisémitisme en tant que "péché contre Dieu et contre l'humanité‚". Par la suite, ce thème a été porté à l'attention du monde entier par le Pape Jean-Paul II. Bien des choses se sont passées depuis la rencontre de Prague: la normalisation diplomatique entre le Saint-Siège et l'État d'Israël en 1994, la publication de "Nous nous souvenons" en 1998, la visite du Pape Jean-Paul II en Israël en 2000, et l'examen, par des spécialistes catholiques et juifs, des documents d'archives publiés par le Vatican en 2000 concernant certains événements de la Deuxième Guerre mondiale. Toutefois, il y a eu également des moments de tension, entre autres la canonisation d'Edith Stein, la béatification de Pie IX et l'éventuelle béatification de Pie XII, ainsi que la publication de "Dominus Iesus". Ces questions ont provoqué d'intenses débats.
Notre réunion a commencé par une lecture en hébreu du Livre des Psaumes (Ps 85) par Mgr Pier Francesco Fumagalli, de Milan, avec une traduction anglaise lue par le Prof. Jean Halperin, du Congrès mondial juif de Genève. Le Président du Programme de l'IJCIC, le Rabbin Gary M. Bretton-Granatoor, a brièvement exposé le thème de notre réunion et a présenté le Cardinal Walter Kasper, récemment nommé Président de la Commission du Saint-Siège, et M. Seymour D. Reich, Président de l'IJCIC.
Dans son allocution, le Cardinal Kasper a salué toutes les personnes présentes et a déclaré : “ Je me suis engagé à travailler avec vous pour la réconciliation de nos deux communautés de foi, sur la base du plein respect mutuel de nos traditions et de nos convictions respectives. Malheureusement ce respect mutuel a souvent fait défaut dans le passé. Aussi la Teshouva est-elle une étape indispensable sur notre chemin. Pour nous catholiques, le Pape Jean-Paul II a donné l'exemple ”. Il a continué en disant : “ À ce point de l'histoire de nos relations, notre Commission est effectivement convaincue de la nécessité d'un dialogue qui dépasse le débat sur les problèmes et va au coeur même de ce qui constitue nos identités en tant que communautés de foi, pour nous permettre d'avancer - sur cette base - sur la voie d'une action commune dans la société d'aujourd'hui ”. Il a conclu ses remarques par ces mots: “ Je crois que la découverte, ou la redécouverte de ce lien essentiel entre nos deux traditions religieuses, est fondamentalement le programme de notre dialogue. Comme l'a dit jadis un de mes prédécesseurs, le Cardinal Johannes Willebrands, "nous sommes unis à jamais" ”.
M. Reich a déclaré que “ l'aspect très remarquable du partenariat catholique-juif est que malgré les différences et les désaccords, les rapports fondamentaux ont connu un profond changement, transformant la haine et la méfiance séculaires en un dialogue positif entre deux fois unies entre elles par des liens historiques ”. Il a évoqué l'effet négatif de la béatification du Pape Pie IX sur les relations catholiques-juives, surtout en Italie en raison de l'affaire Edgardo Mortara, l'enfant juif soustrait de force à ses parents pour être élevé dans la religion catholique à l'intérieur du Vatican. L'ILC affirme que cet épisode est un exemple du problème historique que Nostra Aetate et d'ultérieurs documents du Saint-Siège ont résolu “ en notre temps ”.
Le Rabbin Joel Zaiman, Président du Conseil national des Synagogues, a présenté le Cardinal Cassidy et le Rabbin Léon Klenicki, ancien Directeur pour les Affaires interreligieuses de l'ADL. Le Cardinal Cassidy, dans une réflexion sur les onze dernières années, a dit: “ Le dialogue est l'échange de dons ”. A son avis, il reste encore beaucoup à faire dans notre dialogue; nous devons “ persévérer ... il n'y aura pas de retour en arrière ”. Mais il a estimé qu'à moins d'être vigilants, notre dialogue pourrait connaître une baisse d'intérêt. Il a rappelé la réunion de l'ILC de 1990 à Prague comme un “ jalon qui a donné une nouvelle vie à nos relations et a été à l'origine d'un important travail dans les domaines de l'éducation et de la formation. Plusieurs vieux problèmes ”, a-t-il dit, “ ont plus tard été résolus et un nouvel élan a été donné aux rapports catholique-juifs lorsque le Saint-Siège et Israël ont établi des relations diplomatiques officielles. En dépit de nouvelles questions qui ont causé quelque tension, le progrès a continué et, en 1998, la Commission a publié un document catholique sur l'Holocauste, Nous nous souvenons: une réflexion sur la Shoah. Cette période a atteint son point culminant avec la visite du Pape Jean-Paul II en Israël en mars 2000, qui a eu un écho considérable ”.
Introduisant le thème principal, Pénitence et Réconciliation, le Rabbin Klenicki a montré qu'il est nécessaire pour chacune de nos communautés de dépasser sa propre forme de triomphalisme. “ Le christianisme doit se défaire de son triomphalisme théologique: la conviction qu'il est la seule voie de salut et qu'il doit être imposé à tous. De notre côté, le judaïsme doit se défaire du triomphalisme de la douleur et de la mémoire. Nous sommes tenus de répondre à l'histoire avec de nouvelles affirmations de l'alliance de Dieu et avec de nouvelles dimensions de foi en l'humanité malgré le potentiel de mal de l'être humain ”. Il a indiqué la Déclaration juive Dabru Emet (Dire la vérité), souscrite l'an dernier par quelque 200 Rabbins et des savants américains, comme un exemple de cette réponse juive à l'offre chrétienne de réconciliation.
Nous nous sommes ensuite occupés des importants documents indiqués dans le thème principal. Le Cardinal Kasper a présidé la séance de l'après-midi, qui comprenait des exposés du Père Lawrence Frizzell, Professeur à l'Institut d'études judéo-chrétiennes de l'Université Seton Hall, et du Rabbin Dr Michael Signer, Professeur au Département de théologie de l'Université Notre-Dame. Le Père Frizzell nous a rappelé que “ le Pape Jean-Paul II a appelé les catholiques "à progresser dans la conversion quotidienne du coeur, ou Teshouva, dans la pénitence, le jeûne et les oeuvres de miséricorde" (Discours aux représentants de la communauté juive à Budapest, le 18 août 1991) ”. L'expérience de la pénitence chrétienne et du retour au projet de Dieu pour l'humanité a ses racines dans la liturgie du Temple de Jérusalem, en particulier dans celle de la Journée de l'expiation. “ Dans la foi, les chrétiens sont encouragés à devenir des instruments ou des ambassadeurs de réconciliation entre les êtres humains et entre ceux-ci et Dieu. Comment chrétiens et juifs peuvent-ils devenir un bienfait les uns pour les autres de façon à devenir un bienfait pour le monde? ”.
Le Prof. Signer a illustré sa perspective du Darke Shalom (les voies de paix). Il y a beaucoup à apprendre sur une société dans ses salutations rituelles. Lorsque nous saluons quelqu'un nous l'accueillons en notre présence et nous pouvons nous-mêmes être accueillis par lui. La salutation juive “ Shalom ” indique que nous mettons l'autre en notre présence, en lui souhaitant un sens de bien-être et de plénitude. Dans la tradition rabbinique, le concept de paix fait partie de la nature de Dieu. C'est un don unique de miséricorde et de grâce divines. Il est également vrai que les juifs ont le devoir de remplir leur vie quotidienne avec la recherche de la paix en créant un solide réseau de paix et de concorde :
Une des questions délicates dont s’est occupée cette 17ème réunion de l’ILC a été la publication de Dominus Iesus. “ Dominus Iesus ”, a dit le Cardinal Kasper, “ est un document intracatholique sur le dialogue interreligieux ; il s’adresse aux théologiens catholiques et concerne des problèmes de relativisme, de syncrétisme, d’universalisme et d’indifférentisme. Il n’intervient pas dans le dialogue catholique-juif. Il faut dire tout d’abord que le rapport entre l’Église et les juifs est unique. Deuxièmement, Dominus Iesus ne met pas en question le salut des juifs. Troisièmement, l’alliance juive n’a pas été révoquée et reste donc efficace du point de vue salvifique pour les juifs. Quatrièmement, Dominus Iesus doit être correctement interprété dans le contexte de Nostra Aetate, des encycliques papales et des autres documents officiels de l’Église concernant le judaïsme. Cinquièmement, l’Église ne déploie aucune activité missionnaire visant à convertir les juifs. Dominus Iesus n’est pas le point final de notre dialogue. C’est un défi pour notre dialogue ”.
Le Prof. David Berger, à propos de Dominus Iesus, a signalé les préoccupations de certains membres de la communauté juive qui voient dans ce document l'allégation que les adeptes d’autres religions sont dans une situation de grave carence en ce qui concerne leur salut, que le dialogue interreligieux fait partie de la “ mission ” de l’Église auprès des nations et que l’égalité dans le dialogue se réfère à la dignité des participants et non au contenu doctrinal. Le Prof. Berger a montré que l’assertion selon laquelle les juifs sont exclus de ces affirmations contestables semble incompatible tant avec la Déclaration elle-même qu’avec d’autres écrits du Cardinal Joseph Ratzinger, Président de la Congrégation pour la Doctrine de la foi qui a publié cette Déclaration. Berger a toutefois soutenu que les objections juives aux passages de Dominus Iesus sur le salut et l’égalité n’ont pas de fondement légitime. Avancer de telles objections, c’est inviter à de réciproques revendications de révision de la théologie juive et transformer le dialogue en un instrument d’intimidation religieuse. Il estimait, d’autre part, que le passage sur la mission crée un gros problème pour le dialogue, surtout sur les questions doctrinales, et justifie les préoccupations des juifs orthodoxes qui ont en général évité de telles discussions.
Un débat a suivi. Selon le Père John Pawlowski, OSM, le document ne parle pas du judaïsme postbiblique. Le Cardinal Kasper a fait remarquer que le document ne reflète pleinement ni la doctrine de l’Église catholique ni d’autres importantes déclarations pontificales concernant les relations avec la religion juive. Le Cardinal Cassidy a observé que Dominus Iesus n’était pas le dernier mot sur cette question.
La soirée du 1er mai a été l‘occasion d’une expérience de fraternité très sentie lorsque l’ILC a rendu hommage au Cardinal Cassidy et au regretté Cardinal John O’Connor, aux Rabbins Mordecai Waxman, Léon Klenicki et A. James Rudin, à sœur Rose Thering, OP, et à Mgr George G. Higgins, pour leur exemple, leur témoignage et leur amour envers le dialogue catholique-juif. L’ILC est profondément reconnaissant au Rabbin Gary Bretton-Granatoor et à la Libre Synagogue Stephen Wise pour avoir accueilli cette manifestation.
Le jour suivant (mercredi 2 mai), le Père James Loughran, S.A., récemment nommé Secrétaire de la Commission pontificale pour les relations religieuses avec les juifs, a illustré la tradition catholique du repentir telle qu’elle est pratiquée au niveau pastoral à travers le sacrement de pénitence et la vie liturgique de l’Église. Son thème principal était la metanoia, le “ retournement ” complet du cœur loin du péché et vers Dieu. La raison de cette conversion du cœur est l’amour, et non pas la crainte de la condamnation. Le débat qui a suivi a permis de préciser ultérieurement la distinction, dans la théologie catholique, entre l’Église instituée par le Christ, qui est sans péché, et l’assemblée humaine de l’Église, qui est pécheresse.
Le Prof. David Novak, de l’Université de Toronto, a présenté un document sur “ L’évolution des attitudes juives envers les non-juifs ”. La Torah, a-t-il dit, prescrit aux juifs de respecter les personnes de religion différente qui reconnaissent Dieu comme le Créateur et qui n’adorent pas d’idoles. Ces personnes doivent être respectées en vertu de “ Darke Shalom ” (les voies de paix) pour autant qu’elles ne sont pas une menace pour les juifs ou pour le judaïsme.
Le Père Gerald P. Fogarty, de l’Université de Virginie, et le Dr Michael R. Marrus, de l’Université de Toronto, tous deux membres du groupe de spécialistes chargé par le Saint-Siège et par l’IJCIC (et précédemment mandaté à cet effet lors de la réunion de l’ILC en 1998 à Rome) de passer en revue les documents publiés par le Vatican concernant la période de la Deuxième Guerre mondiale, ont présenté un rapport préliminaire.À la suite de la lecture des onze volumes des Actes et Documents du Saint-Siège durant la Deuxième Guerre mondiale, les spécialistes ont soumis une première évaluation des documents en question et ont exprimé leur appréciation pour l’effort d’objectivité des éditeurs. Le groupe avait conclu que le matériel examiné constituait une précieuse contribution au dossier historique. Avec leur évaluation, les spécialistes ont présenté quarante-sept questions spécifiques qui illustrent la nécessité de poursuivre l’examen de cette matière complexe et ardue. En dépit de points de vue différents, chose normale entre spécialistes, ils ont été d’accord pour dire que la question du rôle de la papauté pendant la guerre n’est toujours pas résolue. S’il est vrai que l’ouverture des archives du Vatican ne permettra pas de classer définitivement cette affaire, elle contribuera à dissiper le climat de suspicion et à établir un degré de compréhension plus avancé. L’ILC prend note de l’importance du problème pour nos deux communautés et recommande un débat sur la question, qui soit caractérisé par le respect et la considération, de part et d’autre, des positions légitimement soutenues.
Une discussion a ensuite eu lieu. Pour le Père Pawlikowski, tandis que le problème n’est pas résolu, l’allusion au “ silence ” de Pie XII est une caractérisation indue et devrait être exclue du débat. Le Doyen Marrus a déclaré que nous devons donner une réponse positive au rapport provisoire et qu’à présent “ c’est au Vatican de jouer ”. Il a ajouté qu’il faut bouger sur le problème des archives et que “ l’accès aux archives serait salutaire ”.
Notre attention s’est ensuite portée sur un premier projet de déclaration conjointe sur la Protection de la liberté religieuse et des lieux saints. Après deux jours de débats et de discussions animées, l’ILC a adopté la résolution jointe au présent rapport. L’ILC a également publié une “ Recommandation sur la formation dans les séminaires et les Facultés de théologie catholiques et juifs ”, également jointe au présent communiqué.
La troisième journée de la rencontre a commencé par une brève commémoration du Cardinal John J. O’Connor, à l’occasion du premier anniversaire de sa mort. Le Rabbin Bretton-Granattor a lu les paroles du poète hébreu Hannah Seneh, intitulées Yesh Kochavim (Il y a des étoiles). Nous avons ensuite abordé la troisième session consacrée à l’examen des documents.
Le Dr Eugene Fisher, de la Conférence épiscopale catholique des États-Unis, a passé en revue la vaste collection de Déclarations épiscopales, de programmes éducatifs, de perfectionnements du matériel d’enseignement, d’institutions académiques d’études juives et chrétiennes attachées aux Université catholiques, de dialogues et d’actions sociales communes à tous les niveaux, qui ont fait progresser la vision prophétique de Nostra Aetate et ont profondément et inextricablement gravé son esprit dans la vie de l’Église catholique à travers le monde. “ Le défi théologique lancé par le Concile Vatican II et développé avec tant de soin dans des déclarations successives ”, a-t-il dit, “ est devenu une construction en roche doctrinale qui durera des siècles ”.
Seymour Reich a parlé des remarquables changements qui ont eu lieu au cours de notre dialogue. Il a fait d’importantes suggestions sur la formation dans les écoles juives, qui ont été incorporées dans la Résolution précitée sur la Formation dans les Séminaires catholiques et juifs. Il a en outre attiré l’attention des responsables ecclésiastiques sur la nécessité de comprendre que pour les juifs en général, la survie et le bien de l’État d’Israël sont un test décisif qui reflète l’image qu’il a de lui-même et son sens de survie comme peuple. Il est important, a-t-il dit, que les catholiques comprennent les liens affectifs qui unissent la communauté juive à l’État d’Israël et qu’ils conviennent que, dans les questions qui affectent cette nation, le sens et le ton sont presque aussi importants que le contenu.
Plusieurs rapports intéressants ont été présentés lors de la discussion sur les projets en cours dans les communautés locales. Pour la première fois, l’Ambassadeur d’Israël auprès du Saint-Siège, M. Neville Lamdam, accompagné par le Ministre pour les Affaires interreligieuses à l’Ambassade israélienne à Washington, M. Moshe Fox, ont participé à la réunion en qualité d’observateurs. L’Ambassadeur Lamdam a parlé des efforts entrepris par son Ambassade, de concert avec le Saint-Siège, pour faire progresser les relations catholiques-juives, comme par exemple les activités éducatives dans les Universités pontificales, les expériences de contacts personnels tels que les pèlerinages, les échanges d’étudiants, la coopération internationale pour le développement et les initiatives culturelles.
Le Rabbin Ron Kronish, d’Israël, a parlé de projets par Israël et par l’Autorité palestinienne, qui réunissent des juifs, des chrétiens et des musulmans. Le Prof. Georges Schneck., de Bruxelles, a illustré le travail en cours dans son pays, et le Rabbin Henry Sobel (Brésil), a fait part de ses expériences vécues en Amérique latine.
En ce qui concerne Jedwabne, lieu d’un massacre de juifs par des Polonais durant la Deuxième Guerre mondiale, l’évêque Mgr Stanislaw Gadecki (Pologne) a indiqué trois points. “ Premièrement, je dois souligner la responsabilité polonaise dans le crime commis à Jedwabne. Je ne justifie d’aucune façon le comportement polonais. Deuxièmement, pendant la guerre, de nombreuses personnes ont cherché un bouc émissaire pour leurs propres malheurs. Trop d’entre elles l’ont trouvé dans le stéréotype selon lequel les juifs avaient collaboré avec le régime communiste. Nous savons que les juifs furent utilisés et maltraités – comme d’autres minorités – par les Soviétiques, comme les Polonais l’avaient été par les Allemands. La démonisation des juifs et l’antisémitisme traditionnel basé sur des stéréotypes chrétiens ont également influencé les pogroms antijuifs. Troisièmement, ce que nous voulons, nous Polonais, c’est reconnaître nos fautes et nous repentir ”.
Une proposition pour une représentation féminine plus importante lors du planning et de la programmation des réunions de l’ILC a été adoptée par consensus.
La réunion s’est terminée par la lecture du Psaume 133 en hébreu, en latin et en anglais, par Betty Ehrenberg, de l’Union orthodoxe, par le Dr Hermann Henrix (Allemagne) et par Lisa Palmieri-Billig, de l’ADL (Italie). Les réflexions finales ont été dites par le Cardinal Cassidy et par M. Seymour Reich. Le Cardinal Edward Egan, de New York, a reçu l’ILC chez lui le 3 mai. Son amabilité et son chaleureux accueil ont été vivement appréciés.
Le Comité international de liaison catholique-juif a exprimé sa reconnaissance pour le dur travail et le dévouement du staff de l’Union des Congrégations juives d’Amérique dont les locaux et les moyens mis à notre disposition ont contribué à créer un milieu agréable et productif.
Nous remercions le Secrétaire de l’ILC, le Rabbin Dr Leon Feldman, et Reva Kaiser, Zeesy et Joel Schnur, de Schnur Associates, pour leur travail de coordination de la conférence.
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PARTICIPANTS
Participants catholiques
CardinalWalter Kasper
Président
Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme
Cité du Vatican
Cardinal Edward Idris Cassidy
Président émérite
Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme
Cité du Vatican
S. Exc. Mgr Marc Ouellet
Vice-président
Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme
Cité du Vatican
Sœur Mary Boys, SNJM
Union Theological Seminary
New York, NY 10027, USA
Révérend Drew Christiansen, SJ
Woodstock Theological Center
Washington, DC, USA
Dr Philip A. Cunningham
Directeur
Center for Christian-Jewish Learning at Boston College
Pelham, NH, USA
Révérend Patrick Desbois
Comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme
Paris, France
Sœur Celia Deutsch, N.D.S.
Brooklyn, NY, USA
Sœur Audrey Doetzel, N.D.S.
Relation and Encounter
Brookly, NY, USA
Dr Eugene Fisher
Directeur associé
Secrétariat pour les relations judéo-chrétiennes
Conférence des évêques catholiques des États-Unis
Washington, DC, USA
S.Exc. Mgr Michael L. Fitzgerald, M. Afr.
Secrétaire
Conseil Pontifical pour le dialogue inter-religieux
Cité du Vatican
Révérend Lawrence Frizzell
Institut d’études judéo-chrétiennes
Seton Hall University
South Orange, NJ, USA
Mgr Pier Francesco Fumagalli
Biblioteca Ambrosiana
Milan, Italie
S.Exc. Mgr Stanislaw Gadecki
Évêque auxiliaire de Gniezno
Gniezno, Pologne
Sœur Donna Geerneart, S.C.
Directeur – Relations œcuméniques et inter-religieuses
Conférence des évêques catholiques du Canada
Ottawa, Canada
Participants juifs
Dr Avi Beker
Directeur des affaires internationales
Congrès juif mondial, Bureau d’Israël
Jérusalem, Israël
Dr David Berger
Conseil rabbinique d’Amérique
Professeur d’histoire
Brooklyn College and Graduate Center of CUNY
Flushing, NY, USA
Rabbin Alvin Berkun
Assemblée rabbinique
Tree of Life Congregation
Pittsburgh, PA, USA
Rabbin Pynchas Brener
Chef Rabbin
Union israélite de Caracas
Caracas, Venezuela
Rabbin Gary M. Bretton-Granatoor
Directeur de programme
Comité juif international sur les consultations inter-religieuses (IJCIC)
Central Conference of American Rabbis
Premier Rabbin, Stephen Wise Free Synagogue
New York, NY, USA
Rabbin Dr Alan Brill
Conseil rabbinique des USA
Professeur
Yeshiva University, Bernard Revel Graduate School
Teaneck, NJ, USA
Mme Sarrae G. Crane
Directeur
Département d’action et de politique sociales
United Synagogue of Conservative Judaism
New York, NY, USA
Rabbin Steven Dworken
Vice-président
Conseil rabbinique d’Amérique
New York, NY, USA
Rabbin Lawrence H. Edwards
Directeur national associé pour les affaires inter-religieuses
Americain Jewish Committee
Chicago, IL, USA
Mme Betty Ehrenberg
Directeur
Affaires internationales et communautaires
Union orthodoxe
New York, NY, USA
Prof. Dr Ernst Ludwig Ehrlich
Directeur
European B’nai B’rith
Riehen-Basel, Suisse
Rabbin Jerome M. Epstein
Vice-président
United Synagogue of Conservative Judaism
New York, NY, USA
Rabbin Prof. Leon A. Feldman
Secrétaire
Comité juif international pour les consultations inter-religieuses (IJCIC)
New York, NY, USA
Moshe Fox
Ministre pour les affaires publiques et inter-religieuses
Ambassade d’Israël à Washington
Washington, DC, USA
Juge Mayer Gabay
Président
Israel Concil on Interreligious Relations
Jérusalem, Israël
Prof. Jean Halperin
Conseiller inter-religieux
Congrès juif mondial
Genève, Suisse
Mme Judith M. Hertz
Directeur des affaires inter-religieuses
Union des congrégations juives américaines
New York, NY, USA
Rabbin Philip Hiat
Professeur, Synagogue centrale
Union des congrégations juives américaines
New York, NY, USA
Kenneth Jacobson
Assistant du Directeur national
Division des affaires internationales
Anti-Defamation League
New York, NY, USA
Rabbin Joseph Karasick
Président honoraire
Union orthodoxe
Time Instrument Enterprises
New York, NY, USA
Rabbin Leon Klenicki
Directeur
Département des affaires inter-religieuses
Anti-Defamation League
New York, NY, USA
Rabbin Dr Ron Kronish
Directeur
Israel Council on Interreligious Relations
Jérusalem, Israël
Ambassadeur Neville Lamdan
Ambassadeur d’Israël près le Saint-Siège
Rome, Italie
M. Daniel S. Mariaschin
Vice-président
B’nai B’rith international
Washington, DC, USA
Dr Michael Marrus
Doyen de la School of Graduate Studies
Chancellor Rose and Ray Wolfe Professor of Holocaust Studies
Université de Toronto
Toronto, Ontario, Canada
Rabbin Paul Menitoff
Vice-président
Conférence centrale des rabbins américains
New York, NY, USA
Rabbin Joel H. Meyers
Vice-président
Assemblée rabbinique
New York, NY, USA
Prof. Sergio Itzhak Minerbi
Israel Council on Interreligious Relations
Ben-Gurion University
Jérusalem, Israël
Mme Isabella Nespoli
Congrès juif mondial
Bruxelles, Belgique
Rabbin Dr David Novak
Directeur
Jewish Studies Program
Université de Toronto
Toronto, Ontario, Canada
Mme Lisa Palmieri-Billig
Représentante de la Anti-Defamation Ligue en Italie
Rome, Italie
Rabbin Jordan Pearlson
Congrès juif canadien
Toronto, Ontario, Canada
Rabbin Daniel Polish
Directeur de la Commission mixte sur l’action sociale
Union des congrégations juives américaines
New York, NY, USA
M. Seymour D. Reich, Esq.
Président
Comité juif international sur les consultations inter-religieuses (IJCIC)
New York, NY, USA
Rabbin Prof. David Rosen
Directeur des Relations inter-religieuses et liaison avec le Vatican
Comité juif américain
Jérusalem, Israël
Rabbin Gilbert Rosenthal
United Synagogue of Conservative Judaism
Directeur
Conseil national des synagogues
Brookline, MA, USA
Rabbin A. James Rudin
Directeur national des Affaires inter-religieuses
Comité juif américain
New York, NY, USA
Prof. Lawrence H. Schiffman
Université de New York
New York, NY, USA
Prof. Dr Georges Schneck
Président honoraire
Consistoire central israélite de Belgique
Bruxelles, Belgique
Rabbin Marc Schneier
Président, Commission Intergroup Relations
Congrès juif mondial
New York, NY, USA
Rabbin Fabian Schonfeld
Conseil rabbinique d’Amérique
Young Israel o fKew Gardens Hills
Flushing, NY, USA
Rabbin Dr Michael A. Signer
Conférence centrale des rabbins d’Amérique
Commission mixte pour les affaires inter-religieuses
Département de théologie, Université de Notre Dame
Notre Dame, IN, USA
Rabbin Alan Silverstein
Assemblée rabbinique
Congrégation Agudath Israel
Caldwell, NJ, USA
Dr Israel Singer
Secrétaire général
Congrès juif mondial
New York, NY, USA
Rabbin Henry I. Sobel
Affaires inter-religieuses, Congrès juif d’Amérique Latine
Congregacao Israelita Paulista
Sao Paulo, Brésil
M. George Spectre
B’nai B’rith International
Washington, DC, USA
M. Jacob Stein
United Synagogue of Conservative Judaism
Hicksville, NY, USA
M. Elan Steinberg
Directeur
Congrès juif mondial
New York, NY, USA
Rabbin Jonathan Waxman
Assemblée rabbinique
Elberon, NJ, USA
Rabbin Walter S. Wurzburger
Conseil rabbinique d’Amérique
Professeur de philosophie, Yeshiva University
Lawrence, NY, USA
Rabbin Joel H. Zaiman
Président
Assemblée rabbinique
Congrégation Chizuk Amuno
Baltimore, MD, USA
Prof. Tullia C. Zevi
Ancienne Présidente
Union italienne des communautés juives
Rome, Italie
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Inserito 01/01/1970
Relazioni Ebraico-Cristiane
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