Colloque de Glion
Svizzera 06/05/2003
Ce communiqué conjoint, traduit de l'anglais, est celui d'un groupe d'une trentaine de croyants juifs, chrétiens et musulmans (y compris quelques Israéliens et Palestiniens), ayant participé à un colloque organisé par le Conseil mondial des Eglises, la Fédération luthérienne mondiale et le Vatican. Même si le texte n'est pas sans ambiguïté, il n'en est pas moins le fruit d'un réel effort pour se rencontrer au-delà des barrières et des préjugés et un signe d'espérance pour l'avenir.Préambule
En tant que fidèles des trois religions monothéistes qui ont leur origine historique au Moyen-Orient, nous nous sommes réunis à Glion, en Suisse, du 2 au 6 mai 1993 pour approfondir « le sens spirituel de Jérusalem pour les juifs, chrétiens et musulmans ».
Mettant en commun les souvenirs collectifs de nos traditions respectives, nous avons pu approfondir davantage ce que Jérusalem a d'unique, et ce qu'elle signifie pour nous. Nous avons affirmé que cette Ville Sainte a une signification spirituelle universelle pour tous ceux qui ont pour vérité ultime le Dieu d'Abraham.
Nos débats passionnés ont montré clairement que certaines positions soutenues avec force risquent encore de nous diviser. De même, certains actes de violence risquent de déchirer, dans la Ville Sainte, son précieux tissu de foi et de vie.
Face à la méfiance et à la crainte qui ont engendré, chez les nôtres, un sentiment de désespoir, nous sommes déterminés à donner des signes de cette espérance que la ville de Jérusalem peut encore être une ville de paix et de réconciliation.
Pour cela, nous nous tournons vers le Dieu un, juste et miséricordieux, que nous adorons tous, juifs, chrétiens comme musulmans, et nous Lui demandons son aide. Il est, Lui, ce Dieu unique qui a voulu partager avec nous le don de Jérusalem afin que nous puissions nous le partager mutuellement.
Au cours des trois jours de notre rencontre, ceux qui participaient à ce Colloque sont passés d'un vif désaccord à plus de compréhension et d'agrément mutuels, et ils ont cherché à formuler une déclaration générale de principes. Quelques-uns des participants ont exprimé des réserves sur certains points de la déclaration tels qu'ils sont formulés. Nous sommes engagés dans un processus dynamique qui est loin d'être à son terme, et nous reconnaissons que le dialogue doit se poursuivre.
Déclaration commune
Nous sommes rassemblés en dialogue, comme juifs, chrétiens et musulmans, hommes et femmes de foi engagés dans leurs religions respectives.
1) Nous sommes d'accord que la religion devrait favoriser plutôt que gêner les efforts en vue de la paix. La tradition abrahamique dont nous sommes héritiers nous rappelle à la fois nos identités distinctes et notre héritage commun. L'héritage que nous partageons et la foi commune en un Dieu unique, qui nous fait considérer les êtres humains comme la plus noble création de Dieu, appelle tous les croyants à devenir des artisans de paix. Nous affirmons la sainteté de la ville de Jérusalem pour chacune des trois religions, et nous reconnaissons le droit de chacune d'entre elles à rendre un culte à Dieu selon ses voies propres. Nous affirmons que les revendications faites au nom de nos religions ne doivent pas s'exclure mutuellement.
2) Nous sommes prêts à faire face à nos responsabilités pour la vie passée et future de la ville, mais sans oublier pour autant les conditions alarmantes qui prévalent à Jérusalem. Nous désirons aller plus loin que le dialogue et arriver à une paix juste et durable dans la ville, une paix qui reconnaisse les dimensions palestinienne et israélienne du problème. Nous prions pour que tous les habitants de Jérusalem puissent jouir de la paix, de la justice et du respect de leurs droits humains et nationaux.
3) Nous nous engageons à oeuvrer pour garantir la sainteté de la ville; et en faisant cela, nous nous engageons à continuer à nous écouter les uns les autres, reconnaissant chacun la voix de l'autre, respectant les attachements respectifs, afin de maintenir le caractère unique de Jérusalem.
4) Dans les efforts faits pour préserver le caractère sacré de la ville, en maintenant son délicat équilibre historique, architectural et iconographique, les espérances, craintes et aspirations des communautés locales doivent être sérieusement prises en compte.
5) Nous affirmons la sainteté de chaque vie individuelle, dans son intégrité et avec tous ses biens, et nous condamnons toute violence et toute violation des droits humains et nationaux.
6) Jérusalem étant la ville de la paix, cette paix doit être fondée sur la justice et non pas maintenue par une force militaire. Une paix juste doit permettre un progrès économique, éducatif et social pour tous ainsi qu'une action commune pour préserver l'environnement qui constitue l'une des multiples bénédictions de Dieu.
Au moment où se poursuit le processus de paix, nous demandons aux négociateurs de prendre sérieusement en considération le contenu de cette déclaration.
Nous prions pour que Jérusalem soit toujours un lieu de justice, de réconciliation et de dialogue pour les deux nations, palestinienne et israélienne, et pour les trois religions monothéistes ; afin que le caractère unique qui est sien permette de nourrir et de soutenir ces valeurs de justice, paix, amour, réconciliation et coexistence, et devienne ainsi une bénédiction pour toutes les familles de la terre.
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Inserito 01/01/1970
Relazioni Ebraico-Cristiane
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